Rituel familial

Pour la fiancée

O ma bien-aimée que je ne connais pas encore !

Il est vrai que du plus profond des âges Dieu a prévu que nous nous rencontrions.

Avant que nous ne fussions il a entendu ce oui par quoi nous nous donnerons l'un à l'autre.

Il a entendu ce mot que est Lui, ce oui qui est sacrement,

Cette parole de ma lèvre à ta lèvre qui est Dieu, et qui nous joint comme la terre et le ciel comme le Christ et l'Église.

Bien-aimée je t'attends, je me suis voulu pur pour toi,

Je me suis voulu bon pour ton bonheur, je me suis voulu fort pour qu'un jour tu t'appuie sur moi. O femme, créature frêle, en toi je sais que je verrai Dieu.

Lui-même dans mon âme et dans ton âme, et qui est notre lien pour que chaque jour ensemble nous achevions son Christ.

Comme par un beau soir de fiançailles nous marcherons les mains unies dans la Grâce,

Pour que plus tard, quand nos petits seront grands et qu'il faudra quitter la terre,

Préparés par le don au Don, par l'Union à l'Union, par l'amour à l'Amour,

Nous nous retrouvions par delà notre mort, dans l'incommunicable extase.

 

Prière du soir

Nous voici tous ensemble rassemblés, mon Dieu, pour Vous louer.

La servante a coincé son tablier dans sa ceinture, le plus petit tète son pouce,

Mais c'est l'Église même dans notre chambre et Jésus au milieu de nous.

L'Église aussi vraiment que si les moines chantent au chœur, aussi vraiment que si Pie XI pontifie à Saint-Pierre.

L'épouse est à son époux et tous deux ont bâti l'Église.

La nuit vient, O mon Dieu, demeurez avec nous puisqu'il se fait soir.

Nous romprons avec vous le pain d'un jour accompli, nous consumerons nos fautes à votre amour.

Et comme la première étoile monte au ciel, comme cette première étoile sera notre prière à Marie,

Tremblante un peu, et pure, et simple.

Et quand nous nous relèverons nous sentirons notre cœur plus brûlant,

Parce que vous étiez au milieu de nous... et nous vous avons reconnu.

Benedicite

Benedicite...

A cette heure le père est vraiment prêtre,

C'est à lui et pas à un autre que revient cette invocation sur le pain et sur la table,

Devant lui comme un autel, et face à face un Dieu.

O Dieu nous vous offrons ces humbles présents de la terre,

Une corbeille de fruits, l'eau luisant aux verres, un simple repas familial.

Mais n'est-ce pas toute la terre ici résumée comme à l'autel, offerte sur la nappe blanche ?

Et n'est-ce point le monde jusqu'à nous abouti, ce monde que nous soulevons par la prière à Vous ?

Simple repas familial, mais prémisse du banquet même où la création jointe au Christ monte à Vous.

Et soutien de ce travail par quoi nous marquons la terre à votre signe ?