Il faut oser parier pour Dieu

Sans date

 

  Il faut oser parier pour Dieu, oser croire en lui à fond et non plus en nous ménageant de sures retraites de façade. Des voyageurs partirent sur la seule assurance que la terre était ronde. Ils ont conquis des monde nouveaux, tandis que les sages s'attardaient au port à discuter. Ils sont partis vers les terres où les ruisseaux coulent de l'or. Ainsi sommes-nous partis en la grâce, sur la seule assurance que Dieu nous aime, et nous avons lâché les amarres.

Mais avant d'atteindre les terres désirées, il fallait traverser la mer. Au  dernier (?) jour les mouettes, dernier présage de la terre, nous ont quittées. Tout autour de nous la mer s'était refermée. Rien que la mer. Devant nous, derrière nous la mer, qu'à peine variant à notre proue un sillage fleuri d'écume. Et le ciel tout autour de l'horizon fermait la mer. Nous étions les prisonniers d'un élément désertique.

L'enthousiasme du début était tombé. Les matelots ne chantaient plus dans les cordages. C'est à ce moment qu'il n'a pas fallu douter. Quand viendrait vers l'horizon le ruban clair d'une côte ? Parfois un nuage nous en donnait l'illusion, mais bientôt la mer se refermait implacable.

O mon fils, ainsi la vie dans l'aventure de la grâce. Quand tu seras seul, tous les appuis terrestre abandonnés, ne doute pas. Des mirages se formeront pour se dissoudre, qu'ils ne te découragent pas. Un Dieu t'aime, O mon fils, et c'est la seule certitude. Rien ne compte que cet amour. Rien n'existe que cette sollicitude rigoureuse. Au bout du chemin désert est la grâce.