Agonie et mort des Établissements Français dans l'Inde

L'affaire de Chandernagor

Le référendum prévu pour Chandernagor eut bien lieu le 19 juin 1949. En ce qui concerne cette ville, l'Union indienne était sûr de la gagner. La situation de Chandernagore était, en effet, fort différente de celles des autres Établissements. Et si les abstentionnistes furent nombreux (4 586), si des pressions inadmissibles ont contribué à ce que l'Inde obtienne 7 473 voix contre 114 à l'Union française, du moins le résultat répondait-il au vœu général de la population. On ne doit pas oublier le caractère anomalique de Chandernagor, enclos de toute part par l'Union indienne. Ce n'était, avec ses 27 000 habitants, qu'un faubourg de Calcutta : 940 ha (la superficie du Bois de Boulogne) sur une boucle de l'Hoogly. Personne n'y parlait français et même les délibérations du conseil municipal avaient lieu en anglais.

Les gouvernements français et indiens tirèrent les conséquences de ce référendum par une déclaration conjointe du 11 juillet 1949 et, finalement, un traité portant cession de Chandernagor fut signé à Paris les 2 février 1951.